Fou'uin cherche une utilite...

 Fou’uin maugréa en s’éloignant un peut du camp ou l’agitation ne désemplissait pas depuis plusieurs jours. Il avait voulu se rendre utile et participer à la construction de la grande bâtisse mais visiblement il était trop petit en taille pour être vraiment efficace comme les autres. Il avait voulu aller chasser mais n’avait même pas tenté sa chance en voyant les grands prédateurs se préparer ensemble en riant.
     Seekho avait tout de suite proposé son aide pour s’occuper des beeghudiz et s’était découvert une passion pour les chiards et le lolo. Fou’uin avait passé une après midi avec lui avant de réussir à trouver un prétexte pour partir. Et une discussion avec Xoco l’avait bien découragé quant à son utilité dans le camp. Visiblement connaitre par coeur un certains nombre de chansons à boire n’était pas une compétence utile dans le camp. Même sur le bateau il avait fini par trouver une utilité en chassant les rats de la cale. Fou’uin secoua la tête. Ce n’était pas le moment de penser à ça.
Chasser la vermine, peut être qu’une fois les greniers fini il pourrait, régulièrement pendant l’hiver, verifier les stocks. Sa petite taille lui permettait de se glisser sans dommage là où les grands ne pouvaient aller.
Chasser la vermine était ce qu’il faisait de mieux à la réflexion. Quand il n’était pas lui même traiter de vermine.
    VERMINE
    INUTILE
Ces insultes il les connaissait bien…
    INUTILE
Fou’uin s’enfonça en courant dans la foret, en passant par les arbres il pouvait courir sans crainte pendant très longtemps. Son endurance lui permettait de courir plusieurs heures d’affilées sans se fatiguer.
     inutile
Le mot tournait en boucle dans son esprit. Courir était le seul moyen d’éloigner la pensée.
Il était en pleine course quand soudain un bruit sur le coté l’obligea à faire un dérapé afin de s’arrêter en catastrophe.
    -Un énorme oiseau… Beaucoup trop gros pour que j’arrive à le ramener au camp tout seul pour le repas de ce soir…
Mais qui dit oiseau dit nid et avec un peu de chance oeufs, même si la saison était bien avancée.
Fou’uin entreprit de grimper plus haut pour arriver discrètement au dessus des nids. La chance lui sourit car les nids étaient vide des grands oiseaux qui d’habitude les surveillent. Surement occupés ailleurs et dérangés par les bruits des travaux qu’on entendait encore beaucoup résonner depuis le camp. La chance encore une fois lui permit de découvrir une bonne dizaine d’oeufs disséminés dans une demie douzaine de nids. Surement des oiseaux qui pondent tardivement. Au poids il pourrait en ramener trois au camp et en faisant plusieurs allers et retours dans la journée il pourrait fournir le repas de ce soir pour le collectif ou au moins les beeghudiz. Restait à trouver un moyen de les porter sur le dos. Les oeufs étaient beaucoup trop gros pour qu’il ne puisse en porter plus d’un dans ses bras. Deux à la limite mais difficilement. Peut être qu’au sol il pourrait trouver quelque chose.
   Le sol de la foret, tapissé de feuilles mortes, se préparait au long hiver qui s’annonce. Mais à l’endroit où Fou’uin atterrit il ouvre des grand yeux étonnés. Là devant lui c’est une multitude de champignons plus gros les uns que les autres qui s’étalaient joyeusement. Seul problème il ne savait pas lesquels sont comestibles et lesquels ne le sont pas. Et dans le doute il préfèra ne pas y toucher. Mais Xoco saura elle. Peut être qu’il pourra la convaincre de revenir avec lui pour voir.
    -Ce soir c’est omelette au champignons les gars.
Mais tout ça ne lui donne pas un moyens de ramener les oeufs au camp. Fou’uin se met donc à farfouiller a la recherche d’une écorce qu’il pourrait trainer sur le sol, ce ne sera pas très pratique et pas très rapide mais si il arrive à ramener les oeufs à Xoco elle viendra lui donner un coup de main et le deuxième trajet ira bien plus vite. Si elle a le temps avec tout ce qu’elle fait.
    SBAM !
Voila Fou’uin le nez dans les feuilles mortes sans qu’il puisse comprendre comment il en est arrivé là. Il se redressa et jetta un oeil vers ses pattes arrières. Oh chance ! Décidément cette escapade l’a mené là où il faut. De l’attrape libellule ! Une espèce de plante qui coure le long du sol en filet extrêmement dense facile à tisser. Avec ça il va pouvoir facilement ramener les oeufs sur son dos et rentrer rapidement au camp. Et qui sait si il arrive à prendre un plan d’attrape libellule et à le replanter en bordure du camp ils pourront tisser des paniers l’année prochaine…
-J’vous en foutrai moi de l’inutile !
Maintenant convaincre Xoco de venir voir tout ça…